Référence innovation, le site du management de l'innovation

Gagner du temps

referenceinnovation.com a pour vocation d'aider les managers de l'innovation, en herbe ou confirmés, à constamment améliorer leur pratique. Retours d'évènements, notes de lecture, interviews d'experts, formations, test de solutions, story telling, tendances, analyses, études de cas, autant de sujets abordés au plus près de l'actualité. L'idée est de faire gagner du temps aux lectrices et lecteurs en présentant des informations vérifiées, analysées, triées en fonction de leur pertinence et de leur utilité.

Au fil du temps, ce site s'enrichit de nouveaux contenus : un nouveau sujet majeur est développé chaque quinzaine dans un article de fond. Lorsqu'il s'agit d'une interview, les propos recueillis sont systématiquement analysés et illustrés par une étude de cas.

Pour en savoir plus ou pour nous aiguiller sur vos centres d'intérêt, n'hésitez pas à remplir notre formulaire en ligne (il y en a un en bas de chaque page de ce site). Ceci vous permettra peut-être de bénéficier de l'éclairage d'autres praticiens grâce à un article produit dans les prochaines semaines ou, qui sait, d'être vous-même la prochaine personne interviewée.

L'importance du management de l'innovation

L'innovation fait l'objet d'investissements croissants, à la fois de la part des grandes entreprises afin de devancer ou de rattraper une tendance, et de la part de fonds spécialisés désirant capter une part de la création de valeur liée à l'introduction de nouveaux produits ou services. Dans les deux cas le défi consistant à sélectionner, arbitrer, piloter, outiller, encourager, financer, doter des bonnes compétences les bons projets d'innovation, tout en ayant le courage d'abandonner des initiatives jugées à tort ou à raison moins porteuses, est un défi majeur. En particulier lorsque l'on cherche à créer une rupture, il est impossible d'anticiper un retour sur investissement dans les phases amont du projet. Il faut attendre un niveau de maturité avancé avant d'espérer tirer parti de premiers résultats tels que des tests de prototype, des avis d'usagers pionniers ou des modèles économiques suffisamment précis pour être évalués. Alors faut-il s'en remettre à sa seule intuition ? Pas seulement. La bonne nouvelle est que le monde tel que nous le connaissons, où l'innovation est la clé de la performance voire de la survie, a déjà un quart de siècle derrière lui. Aussi quantité de données, de témoignages, de méthodes, de processus, d'outils, d'histoires de succès et d'échecs, d'analyses, de synthèses et de critiques constructives existent. Encore faut-il les trier et les rendre utilisables à grande échelle. C'est l'objet de ce site.

Vive l'océan bleu

Une donnée fondamentale est le constat, maintes fois prouvé aujourd'hui, que l'innovation est un levier de développement plus efficace que la course aux volumes (de biens et de services). Le savoir cumulé de l'humanité est si étendu et en expansion si rapide que l'on n'a pas le temps de l'exploiter pour améliorer tout ce qui peut l'être. La connaissance du monde est en avance sur sa capacité opérationnelle. Le potentiel de l'intelligence artificielle, de nouvelles méthodes de travail, des biotechnologies, de nouveaux dispositifs d'apprentissage, de la robotique ou des réseaux de compétences collaboratifs est si énorme qu'on ne peut le mesurer. W. Chan Kim et Renée Mauborgne, chercheurs très connus, ont montré les premiers de façon convaincante, durable et à grande échelle dans un livre best-seller que la principale différence entre les entreprises hyper-croissantes et les autres relevait d'une dynamique d'innovation alignée avec les attentes explicites ou implicites de l'écosystème. Les océans bleus (univers peu ou pas concurrentiels) créent plus de valeur à moyen terme que les océans rouges (univers très concurrentiels, où la course aux volumes est le seul moyen d'être compétitif). Cette vérité est toujours à l'œuvre aujourd'hui, et pour longtemps. D'autres livres ont décliné ce constat sous la forme de méthodes, de tactiques, de retours d'expérience, tels que Running Lean d'Ash Maurya, Lean Startup d'Eric Ries, L'innovation Jugaad de Navi Radjou pour ne citer que quelques classiques parmi d'autres. Des ouvrages plus confidentiels mais non moins utiles ont tenté des synthèses de ce quart de siècle d'expérience, tels que Le management de l'innovation coordonné par Claudine Gay et Bérangère L. Szostac.

Des coureurs et leurs ombres courent sur une piste de couleur rouge.

Le pas de côté d'Einstein

Génie ou pas, tout innovateur fait à un moment ou un autre un pas de côté, une sortie des sentiers battus, à l'image du concepteur de ce visuel imaginant des ombres courant sur une piste d'athlétisme transparente, organisées à la façon d'un vol d'oiseau, laissant apercevoir à une autre échelle les vrais coureurs évoluant quelque-part, dans une dimension indéfinissable. La description qui vient d'être faite colle à l'apparence mais non à la réalité de la scène : les ombres sont simplement plus grandes que les coureurs car le soleil est latéral et probablement couchant, donc rasant, créant cette illusion d'optique.

Le processus d'innovation en rupture est analogue au décodage d'une illusion d'optique. Est-on capable de dépasser les apparences pour voir leurs vrais ressorts ? Les sauts technologiques, organisationnels ou sociétaux capables de ralentir le réchauffement de la planète ou d'accélérer l'apprentissage des savoirs se trouvent donc sous notre nez. Avec le bon angle de vue, il est possible de les faire surgir, d'apprécier leur potentiel à leur juste valeur, de les prioriser et de leur appliquer les meilleures méthodes, processus et outils éprouvés.

Rester attentif

L'objectif est donc ici de constituer pas à pas (de tous côtés) une référence analysée et illustrée de la discipline consistant à piloter l'innovation dans les organisations (entreprises, associations, administrations ou simples clubs). Par organisation on entend tout groupe d'êtres humains capable d'influencer la réalisation de projets ou d'initiatives générant des changements durables. L'innovation est changement, subi ou provoqué, anticipé ou découvert par hasard. La sérendipité, mot nouveau connaissant une popularité sans cesse croissante, qualifie un des mécanismes de l'innovation le plus spectaculaire : la découverte inspirée par un contexte en apparence étranger à son objet. Aussi il nous faut rester attentif aux stimulations de nos écosystèmes ; la clé de notre avenir se trouve là.

Hommage à quelques références en matière d'innovation

Le management de l'innovation est une science, avec ses revues spécialisées, ses chaires d'université, ses cas d'école, ses ouvrages dédiés, ses manuels et ses experts. C'est aussi une pratique, avec ses cas réels, ses projets, ses échecs, ses succès, ses modèles, ses démarches, ses méthodes et ses outils. Quelques questions à l'origine de la création de ce site sont mentionnées ci-après :

1. Jusqu'où faut-il prendre le risque de parier sur une opportunité d'innovation émergente ?

2. Comment faire émerger une opportunité d'innovation ?

3. Quelles opportunités d'innovation faut-il faire émerger ?

4. Un système d'innovation est-il nécessaire ?

5. Comment gérer l'arrivée à maturité d'un écosystème d'innovation ?

6. Comment arbitrer entre deux projets d'innovation ?

7. Comment piloter l'innovation ?

La réponse remplit plusieurs volumes et de nombreux articles de journaux spécialisés, écrits par de grands noms du management. Voici un échantillon d'auteurs incontournables sur le sujet.

Clayton M. Christensen (1952-2020) était professeur à la Harvard Business School. Son livre Le dilemme de l'innovateur est un best-seller. Il fait partie du Hall of fame de Thinkers 50 et la portée de son travail est mondiale. Il a théorisé le concept du dilemme consistant à hésiter à innover en rupture lorsque cela risque de provoquer une situation d'auto-concurrence (le fameux syndrome de Kodak).

W. Chan Kim (contemporain), professeur à l'INSEAD, est à l'origine de la démarche stratégique Océan Bleu, popularisée par un best-seller du même nom. En étudiant les causes des différences de performance entre les entreprises d'un panel important, sur plusieurs années, il découvre que la focalisation sur une innovation durable est un facteur de performance plus efficace que la course à la taille et aux volumes.

Paul Millier (contemporain) est professeur à emlyon business school. Parmi les nombreux livres publiés, Stratégie et marketing de l'innovation technologique a eu un impact particulièrement fort. Il est à l'origine du concept de segmentuition, ou intuition mise au service de la segmentation de marché.

Eric Ries (contemporain) a acquis sa légitimité grâce à son best-seller intitulé The Lean Startup. Il a popularisé le terme MVP (Minimum Viable Product : produit ou service minimal permettant de tester un premier niveau d'adhésion auprès d'un public ou d'un marché cible), et est un influenceur reconnu.

Quelques chiffres clés

86 % des startups ont déjà travaillé au moins une fois avec un grand groupe (siècle digital).
Nombre d'idées de produits qui connaîtront le succès : 1 sur 7 (McKinsey, Innovolo).
Causes d'échec des projets d'innovation : le marketing dans 75 % des cas (Umi).
95 % des innovations échouent avant leur lancement (cause : manque d’un plan structuré). Kapersky.
Plus de 15 000 demandes de brevets par an enregistrées à l'INPI (Institut National de la Propriété Industrielle).
Près de 100 000 demandes de premiers dépôts de marque par an à l'INPI.
Nombre de dépôts de brevets : la France se classe sixième.
Objectifs de l’innovation (Leyton & Kantar) : impact environnemental et social (26 %), rétention client (20 %), efficacité opérationnelle (16 %).
% des dirigeants qui peinent à réconcilier stratégie et stratégie d’innovation : 54 % (Alcorfund & PWC).
Pourcentage des dirigeants qui se concentrent activement sur l'IA (intelligence artificielle) avec des objectifs opérationnels significatifs à 2-5 ans : 30 % (BCG).
80 % des dirigeants pensent que leur modèle économique risque d’être rendu obsolète par une innovation en rupture à court terme (McKinsey & Innovolo).